Re: Aussois (Plan d'Amont) - col du Grand Châtelard

**nrfb** Jeu 9 Avr - 14:52

Sur les contreforts de la Dent Parrachée

Date: 14 août 2019
Carte IGN: 3634 OT (à vérifier car je n'ai pas le carte)
Niveau: marche pas trop difficile, mais une partie hors sentier
Dénivelé et distance: 825 m pour 9,5 km environ
Temps: une journée

Le parcours (image Google Earth, tracé emprunté, profil de l’ascension et principaux points de repère).

Aussois (Plan d'Amont) - col du Grand Châtelard Grandc10

Trajet sur la carte IGN via Géoportail (la partie basse est tronquée car cela ne tenait pas sur mon écran) :

Le départ de la randonnée s'effectue depuis le vaste parking aménagé au-dessus de Plan d'Aval (donc juste avant le barrage de Plan d'Amont). Pour s'y rendre en voiture, il faut partir d'Aussois et emprunter la route goudronnée jusqu'à ce parking (une route assez longue, qui démarre devant le front de neige de la station, et qui fait gagner 500 m de dénivelé). Une fois sur le parking, nous choisissons de descendre un peu vers le sud, jusqu'au point coté 2037 m, et nous empruntons le chemin carrossable qui remonte vers le Combet, lieu de départ du téléski de Plan Sec. Ce chemin nous permet de nous mettre en jambe (il est en effet bien moins pentu que notre chemin de retour). De plus, nous sommes dans les bois jusqu'au départ du téléski (forêt de pins cembro ou arole).

Une vue vers le nord-ouest en début d'ascension, avec de gauche à droite: la Pointe de l'Echelle (3422 m) à gauche, le petit triangle au fond à gauche est la Cime des Planettes (2976 m), celui un peu plus à droite est la Pointe de l'Observatoire (3015 m) déjà atteinte l'année précédente, puis à droite, dans la branche d'arbre, la Tête d'Aussois (3126 m). On distingue quelques pins cembro et des épilobes autour de nous.

A noter que le nom "Tête d'Aussois" a été proposé en 1903 par Paul Matter (C. A. F.) pour ce sommet jusqu'alors sans nom. Aussois proviendrait d'ailleurs du nom d'un lieu très ancien: Alsede, mentionné en 739.
En ce qui concerne la Pointe de l'Observatoire, Paul Matter l'avait baptisé Pointe Matter en 1903 (en l'honneur de son fils). Ce nom n'est pas resté (non validé par le C. A. F.).
Toute la chaîne Rateau d'Aussois - Pointe de l'Echelle - Pointe de l'Observatoire - Tête d'Aussois est formée de conglomérat à base de quartzite datant du Permo-Trias.

Une fois le Combet atteint, le chemin se rétrécit fortement, et nous quittons la cembraie pour arriver dans les alpages. Nous poursuivons tout droit en direction de la Randolière, et ce jusqu'au ruisseau de la Fournache.

Une vue vers le sud, en direction de la Norma. On retrouve en-dessous le barrage de Plan d'Aval et au loin, dans l'axe de la retenue et en partie dans le nuage, la Norma (2918 m) et derrière ce sommet, sur sa gauche, la Cime Gardoria (3137 m) et la Pointe de Paumont (3171 m), puis sur sa droite en partie confondu avec, la Belle Plinier (3086 m).

Du même endroit, mais cette fois-ci vers le nord-ouest, de gauche à droite l'on retrouve la Pointe de l'Echelle prolongée par le Grand Roc (3316 m) sur sa gauche, la Cime des Planettes, la Pointe de l'Observatoire, puis la Tête d'Aussois. En dessous la retenue de Plan d'Amont.

La Pointe de l'Echelle a été gravie pour le première fois le 14 juillet 1883 par Pierre et Victor Puiseux (C.A.F.).

Le sommet visible semble être en fait l'Arête de Chaix.

Nous sommes devant la passerelle qui franchit le ruisseau de la Fournache. Sinon, de gauche à droite, toujours l'Arête de Chaix, le "gros rocher" au centre de la photo est le Grand Châtelard que nous allons totalement contourner, puis derrière la Pointe de la Fournache (3642 m) qui masque presque totalement la Dent Parrachée (3695 m), la Pointe de Pas Rosset (3295 m) et la Pointe de Bellecôte (3140 m) à droite.

Nous n'empuntons pas cette passerelle puisque nous ne souhaitons pas aller au refuge: nous prenons alors le chemin qui repart en direction inverse, tout en grimpant assez fortement, puis nous obliquons à gauche en direction du vallon de la Fournache (en fait, nous effectuons un "Z"). Nous rejoignons en fait le GR5 qui vient du refuge de Plan Sec (GR que nous n'allons pas emprunter, mais eulement croiser). Nous nous dirigeons vers la gare de départ du télésiège de la Fournache. Nous dépassons ce télésiège pour remonter plein nord, en direction du Grand Châtelard. On trouve encore un chemin au début, mais peu à peu ce dernier va disparaître.

Toujours la passerelle sur le ruisseau de la Fournache, puis derrière le refuge de la Fournache, et tout en haut, à la limite du ciel bleu, le refuge de la Dent Parrachée. Et tout à gauche au loin, l'on retrouve la Cime des Planettes.

Fournache serait une référence à un endroit où l'on pratiquait le fournachage (ou écobuage). Quant à Parrachée, le nom apparaît pour la première fois sur les cartes sardes en 1825, et serait formé de pare "paroi" et de rache "roche, pierre". première ascension vers 1854 par deux hommes de Modane qui sont restés anonymes.
La Dent Parrachée est constituée de calcaire argileux du Lias et de marbre au sommet (c'est d'ailleurs la même série que la Grande Motte) qui repose sur une base de gypse et de cargneules du Trias, comme on peut les observer au niveau de Sardières avec son célèbre monolithe. Ce sommet est relativement isolé des autres par son altitude, ce qui le rend visible de loin.

La montée se poursuit. En dessous de nous, le télésiège de la Fournache. Au loin vers le sud, de gauche à droite, la Cime Gardoria, Pointe de Paumont, la Norma, la Belle Plinier, le Mont Rond (2772 m) et derrière la Pointe du Fréjus (2934 m), l'Argentier (3046 m), Roche Bernaude (3222 m) et derrière le petit nuage, le Pic de Clouzis (3465 m, à 45 km) et le Pic du Lac Blanc (2980 m, à 25 km).

Du même endroit, mais en direction opposée, la Pointe de la Gorma dont nous distinguons toujours que l'arête de Chaix, et sur la droite, le Grand Châtelard (2816 m) maintenant tout proche.

La dernière pente, sous l'Arête de Chaix, se fait hors-sentier. Nous nous guidons au GPS et conservons une direction plein nord (à ce moment la pente est assez forte): notre objectif est de retrouver le chemin qui vient du refuge de la Fournache (en fait, nous le retrouverons plus ou moins). Cela nous permet de contourner le Grand Châtelard et d'arriver au col du même nom (coté 2779 m).

Peu après, le chemin disparaît et nous nous guidons au GPS et avec l'Arête de Chaix devant nous en ligne de mire.

Après avoir contourné le Grand Châtelard et plus ou moins rejoint le chemin provenant du refuge de la Dent Parrachée, nous arrivons à proximité du col.

Un peu sous le col, la vue se dégage assez loin (suffisament pour voir jusqu'aux Ecrins).

Du col, ou plutôt à toute proximité. En bas, l'on retrouve la retenue de Plan d'Amont. Tout à gauche, une partie du Grand Châtelard, tout à droite, le Rateau d'Aussois (3131 m). Au fond, de gauche à droite, la Pointe de Paumont, la Norma, la Belle Plinier, le Mont Rond, la Pointe du Fréjus, l'Argentier, le Grand Argentier (3042 m), la Roche Bernaude surmontée d'un petit nuage, la Pointe de l'Aiglière, le Pic de Clouzis, le Pic du Lac Blanc, le Mont Pelvoux (3943 m, à 50 km), le Pic Sans Nom (3913 m), l'Ailefroide (3953 m), le Mont Thabor (3178 m) et la Barre des Ecrins (4102 m).

Pour un panorama plus complet:

Une vue vers l'ouest: à gauche, la petite pointe est l'Aiguille Doran (3041 m), puis devant nous l'on retrouve le Grand Roc et la Pointe de l'Echelle, puis à droite le Dôme de Polset (3497 m) et l'Aiguille de Péclet (3561 m). Et l'on devine des morceaux du glacier de Polset.

Nous retrouvons ici le panorama du Grand Châtelard à l'Aiguille du Péclet.

Et voici panorama dans l'autre direction, donc plutôt vers l'est. De gauche à droite: Arête de Chaix (donc sous la Pointe de la Gorma), col de la Dent Parrachée, Pointe de la Fournache (qui masque la Dent Parrachée), Pointe de Pas Rosset (3295 m), le col de la Faculta (3056 m) et à droite, la Pointe de Bellecôte (3140 m).

En plus gros plan, la Pointe de la Fournache et la Pointe de Pas Rosset.

Pointe de Pas Rosset, col de la Faculta et Pointe de Bellecôte. Visiblement on peut voir un glacier rocheux sous ces sommets (ou alors une moraine?).

Le Grand Châtelard tout proche. Il est constitué de quartzites du Trias.

Gros plan sur le Mont Pelvoux, le Pic Sans Nom, l'Ailefroide et la Barre des Ecrins.

Et là le massif de Péclet - Polset.

Le glacier rocheux (ou une moraine?).

La retenue de Plan d'Amont.

La descente s'effectue alors par l'autre versant, c'est-à-dire par le vallon de la Fournache. Nous n'avons pas de réel problème pour retrouver notre chemin (visiblement emprunté régulièrement), et retrouvons le chemin de l'aller aux alentours du Grand Stella. Nous atteignons ensuite le télésiège de la Fournache, la passerelle sur le ruisseau de la Fournache, le hameau de la Randolière. Au niveau de la source du Combet, nous bifurquons sur notre droite pour emprunter un petit chemin, parfois abrupt, qui nous ramène plus rapidement au parking de la carrière de départ.

Toujours le glacier rocheux (ou la moraine) à la descente

Plan d'Amont et Plan d'Aval sur la même photo.

Le barrage de Plan d’Amont a une longueur de 345 mètres et une hauteur de 47,6 mètres. Il a été construit en 1955 en travers de la rivière Saint Benoit, et retient un volume d’eau de 8 400 milliers de m³ sur une surface de 32,5 hectares. Le barrage est de type Poids.
Le barrage de Plan d’Aval aune longueur de 305 mètres et une hauteur de 34 mètres. Il a été construit en 1951 en travers de la rivière Saint-benoit, et retient un volume d’eau de 3 930 milliers de m³ sur une surface de 21,5 hectares. Le barrage est de type Poids et Voûte.
A noter qu'une partie de l'eau est captée dans le Doron de Termignon, à la confluence des torrents de la Leisse et de la Rocheure.
Ces deux lacs permettent aussi l’alimentation du lac du Mont-Cenis. Sinon le turbinage est effectuée au niveau de la soufflerie d'Avrieux.

Sitographie et bibilographie:
- Générateur de panorama
- Géol-Alp
- Maurienne-tourisme
- Site du CFBR

- Origine des noms des montagnes de la Savoie par J. P. Buord Color Verba Editions 2016
- Guide du relief des Alpes françaises du Nord par H. Widmer, chez GAP (3ème édition de 2015)

N. Bouchaud (texte et photos) - avril 2020