Ascension de la pointe de la Sana
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Tignes, Val d'Isère, La Rosière de Montvalezan, Sainte-Foy-Tarentaise :: Vos sorties (hiver et été) :: Été :: Randonnées au départ de Tignes - Val d'Isère
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Ascension de la pointe de la Sana
À la journée maussade du 3 août a succédé une belle journée, idéale pour cette randonnée qui promettait d'être assez difficile. Les topos étant la plupart du temps assez évasifs quant au chemin exact, je tâcherai de les compléter dans leurs parties délicates, car j'ai dû plus d'une fois trouver moi-même où et comment passer. Certes, le terrain n'est pas très délicat, mais c'est justement le problème : en l'absence de chemin, et aussi en l'absence de trace (également, ce qui peut être étonnant, malgré les dires des topos, les cairns sont quasi-absents !), on est, à certains endroits, bien perplexe quant à la direction exacte à prendre.
Le réveil à la Femma est relativement tôt, l'heure la plus tardive à laquelle on peut demander le petit-déjeuner étant de 7h30. En haute montagne, ce serait vraiment tardif, mais ici, il ne s'agit pas de marcher dans la neige... Cependant, la lumière du matin est certainement la plus belle qui soit en montagne :
Les vaches sont allées faire un petit coucou à l'unique tente autour du refuge.
Pointe du Géfret.
En-dessous, la lumière rasante fait ressortir le modelé des pentes herbeuses.
Pointe des Broès.
La vue s'est dégagée vers le bas du vallon, en direction des glaciers de la Vanoise. On devine le dôme de Chasseforêt qui dépasse à gauche ; le sommet rocheux de droite est le mont Pelve.
Comptant prendre le "chemin des crêtes", je remonte vers le col de la Rocheure. Beaucoup d'autres pensionnaires du refuge, arrivés par le bas, ont pris ce sentier, et arrivé en haut, la solitude de la veille n'est qu'un lointain souvenir. En revanche, ça s'est bien dégagé et nombre de sommets invisibles le jour précédent se montrent. On commence par un 360° :
La vue arrière (vers Tignes et Val d'Isère) est pleine de "nouveautés" :
Revue de détail, comme la veille, mais donc de l'autre côté cette fois-ci. Ma destination, la pointe de la Sana, avec les crêtes en enfilade :
La Grande Motte :
Le Pourri et la Sache :
On ne sait plus très bien lequel est lequel, car sous cet angle, les deux sommets n'en font qu'un.
Le Mont-Blanc :
La pointe sud des Lorès, et la Grande Sassière derrière :
Le massif de la Tsanteleina :
Même du côté "déjà vu", la nébulosité plus faible (elle ne sera jamais totalement absente, malgré le beau temps) dégage quelques sommets, sans compter que l'orientation complètement différente du soleil en ces heures matinales les met en valeur. Ainsi, derrière la pointe des Broès, il y a le Grand Roc Noir :
Sur sa gauche, on aperçoit un plateau glaciaire bordé par quelques "gendarmes" : c'est le glacier du Vallonnet, avec la pointe de la Frêche.
Mais aussi, comme on est bien plus haut qu'à la Femma, la vue sur la Vanoise est bien meilleure :
De la Dent Parrachée au dôme de Chasseforêt.
La Dent Parrachée.
La lumière est orientée de telle sorte que le chemin dans le pierrier menant au col devient évident :
Les lacets se voient très bien, juste à droite du plus gros névé bordant le petit lac.
Passons maintenant aux "choses sérieuses". La voie classique suit la ligne de crêtes entre le col de la Rocheure et la pointe de la Sana. À première vue, c'est une longue traversée qui est suivie de l'ascension proprement dite, à-partir du col des Barmes de l'Ours. On pourrait donc penser qu'il s'agit d'une promenade suivie d'un effort modéré, puisque la différence d'altitude entre le col de la Rocheure et le sommet est à peine supérieure à 500m.
Il y a effectivement des traces qui remontent depuis le col, mais suivre le fil de l'arête n'est pas si évident, et encore moins rassurant par endroits. Après avoir examiné ce parcours, j'ai préféré en faire une variante un peu plus facile, compte tenu du poids de mon sac à dos... Il y a en effet un petit endroit, à environ 200m du col, où le passage est risqué : on doit y longer par la gauche un petit bout de rocher qui semble apte à vous pousser vers la pente raide en-dessous, tant le semblant de passage est étroit. Tout faux pas conduirait immanquablement cent mètres plus bas. J'ai donc préféré ne pas m'offrir cette éventualité, et pour cela, il m'a fallu redescendre, reprendre le chemin de la Femma à rebours sur un peu moins de 400m, et remonter par une voie aperçue depuis l'endroit où j'avais rebroussé chemin :
On remonte par un pierrier (c'est le lit d'un torrent à sec en cette saison) dont la roche est verdâtre, et qui se trouve au coin d'un replat du chemin. On effectue une traversée montante jusqu'à atteindre la crête à nouveau.
On suit l'arête vraiment sur son fil, parfois sur des sentes terreuses, parfois dans le rocher. Cette arête devient large et on arrive à un col assez marqué, souligné par un névé. À gauche, on remarque un petit sommet qu'il faut en fait contourner par sa droite, c'est à dire sur le versant de Val d'Isère. Ce n'est pas ce que j'ai commencé par faire :
J'ai mis un certain temps à trouver le bon passage, parce que les vagues traces visibles jusque là avaient complètement disparu. Je suis monté sur le petit sommet d'où la vue est déjà intéressante :
Le petit col et son névé sont bien visibles, en bas à droite de ce panorama.
Vue plus serrée.
Notre objectif, mais il reste encore bien du chemin... Le champ de névés est tout ce qui reste de l'ancien glacier de la Sana.
Une fois la voie trouvée, je croise une personne qui redescend de la Sana. Un rapide et un lève-tôt : il est midi. Je lui demande comment faire pour la suite, il me donne un topo qu'il a imprimé avec la carte au verso, et que j'ai déjà eu l'occasion de lire (ça peut paraître bête, mais moi aussi, je l'avais imprimé, mais je l'ai laissé à la maison). Je sais maintenant plus précisément ce qu'il faut faire, bien que les indications du topo soient succinctes, pour ne pas dire évasives. Mon bienfaiteur va profiter du temps qui lui reste pour aller à la pointe de Méan-Martin.
Ainsi donc, la crête continue, il faut descendre au col suivant, puis remonter intégralement, toujours sur l'arête, le sommet suivant. Cette crête, loin d'être de niveau, est en fait une série de montées et de descentes ! Et ce petit sommet de rien du tout dépasse le col qui le précède de quelques 90 mètres, et la montée y est assez raide.
Heureusement, derrière, la descente est facile et courte :
Devant, on aperçoit la première des combes citée dans le topo que j'ai en main. C'est à cet endroit que l'on quitte l'arête afin d'éviter les rochers des Barmes de l'Ours :
Il faut y descendre.
Le petit collet que l'on franchit (en l'atteignant par une traversée dans les pentes de droite, lesquelles ne sont pas très raides, on peut facilement rendre négligeable le dénivelé perdu). Au collet, on a une vue sur la combe suivante :
Remarquer le replat caillouteux, en bas sur la gauche, bordé par les trois petits névés : nous en reparlerons plus loin.
Le lac à moitié gelé est un spectacle insolite. Sur le compte rendu de Myosotis, je remarque d'ailleurs qu'en septembre, il est complètement libre de glaces. Il faut bien entendu descendre pour le longer sur sa gauche, en évitant le névé qui est raide. Ensuite, on remonte vers le col des Barmes de l'Ours, qui correspond au névé tout en haut, juste au-dessus du lac. Pour cela, on passe sur le mamelon mi-rocheux, mi-herbu à gauche du lac, et on remonte dans la combe soulignée par les névés. Je conseille d'ailleurs de ne pas prendre le semblant de sentier que l'on y trouve, le pierrier étant stable et la pente pas plus raide que sur ce chemin. Mais à examiner les traces un peu partout sur le parcours, j'ai cru comprendre que bien des gens préfèrent marcher dans la terre molle...
Ne résistons pas à montrer quelques vues avant de descendre au lac (pas pour y faire trempette !) :
Pointe des Broès et Grand Roc Noir, pas encore envahis par les nuages.
Notre but. Le col des Barmes de l'Ours (névé triangulaire à droite, devant l'abrupte face est de la Sana) sera évité en montant directement sur la bosse à sa gauche.
Nous voici au bord du lac. Le collet par lequel on est arrivé est au-dessus du névé complètement à droite.
Ça ne donne pas envie de s'y baigner !
Le lac, dont le déversoir est le ruisseau de la Femma, se trouve à 2975 m d'altitude seulement. Autant dire que les efforts fournis depuis le col de la Rocheure n'ont pas servi à gagner de l'altitude, le plus gros reste à faire. Cela commence par la remontée de la combe vers le col des Barmes de l'Ours. On oblique sur la gauche avant d'atteindre ledit col, afin de gagner le sommet d'un mamelon visible juste devant la pointe de la Sana sur mes photos. On évite ainsi des barres rocheuses qui font obstacle du côté du col. C'est à cet endroit que je me suis décidé à prendre mon casse-croûte, malgré la perspective d'avoir à terminer l'ascension, dans sa partie la plus raide et la plus élevée, en pleine digestion. Voici un 360° depuis cette butte :
La pause permet, une fois de plus, de profiter de la vue :
Pourri et Sache, un couple fusionnel s'il en est...
Pointe de Méan-Martin, le signal du même nom à sa gauche et à droite, en arrière-plan, le sommet de l'Albaron.
Pointes du Châtelard, et la curieuse formation mi-rocheuse, mi-glaciaire à leur pied.
Pointe de Charbonnel, derrière la pointe des Léchours.
Pointe du Grapillon et pointe Boussac.
Le plus haut des rochers du Génépy, le col de la Sana étant juste à sa gauche.
Un des rochers des Barmes de l'ours.
Un autre des mêmes (leur point culminant), qui évoque beaucoup mieux la silhouette du nounours.
Enfin, on garde les yeux rivés sur l'objectif de la journée :
Mais où faut-il passer ? À gauche ou à droite ?
Beaucoup de caillasse en perspective...
La butte domine un lac, libre de glaces bien qu'il soit situé cent mètres au-dessus de l'autre. Ce lac est de formation très récente, suite à la quasi-disparition (il reste un tout petit peu de glace dans ses parties les plus hautes) du glacier de la Sana, auquel son exposition plein sud a été fatale. Je décide de passer par la gauche, c'est à dire au sud du lac et de remonter entre les névés qui ont remplacé le glacier. La pente est facile et on peut s'arranger pour éviter presque tous les névés. Ensuite, il faut prendre à droite pour gagner la partie sommitale de la Sana. On navigue assez facilement à vue, des replats permettant une traversée vers l'arête nord-est. On n'a pas fait la moitié du chemin que l'on est en pleine caillasse, mais l'altitude, il est vrai, dépasse 3200m :
Je suis monté vers la droite, et j'ai suivi le replat relatif entre les deux névés, le tout petit au milieu de la face et le plus grand sur sa gauche.
Ensuite, je suis remonté vers le sommet en zigzaguant ; ce sommet, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ne surplombe pas du tout la face est, et sur la photo, il se trouve donc à gauche du névé que l'on aperçoit tout en haut. Cette montée est assez pénible, en raison de l'altitude et de la pente très soutenue. On peut circuler dans le pierrier ou dans l'espèce de terre qui semble le cimenter, cela croule un peu mais juste ce qu'il faut pour que chaque pas aboutisse à une position stable. Cela en outre présage d'une descente agréable, la relative mollesse du terrain amortissant les chocs qui font si mal aux pieds et aux genoux.
Le réveil à la Femma est relativement tôt, l'heure la plus tardive à laquelle on peut demander le petit-déjeuner étant de 7h30. En haute montagne, ce serait vraiment tardif, mais ici, il ne s'agit pas de marcher dans la neige... Cependant, la lumière du matin est certainement la plus belle qui soit en montagne :
Les vaches sont allées faire un petit coucou à l'unique tente autour du refuge.
Pointe du Géfret.
En-dessous, la lumière rasante fait ressortir le modelé des pentes herbeuses.
Pointe des Broès.
La vue s'est dégagée vers le bas du vallon, en direction des glaciers de la Vanoise. On devine le dôme de Chasseforêt qui dépasse à gauche ; le sommet rocheux de droite est le mont Pelve.
Comptant prendre le "chemin des crêtes", je remonte vers le col de la Rocheure. Beaucoup d'autres pensionnaires du refuge, arrivés par le bas, ont pris ce sentier, et arrivé en haut, la solitude de la veille n'est qu'un lointain souvenir. En revanche, ça s'est bien dégagé et nombre de sommets invisibles le jour précédent se montrent. On commence par un 360° :
La vue arrière (vers Tignes et Val d'Isère) est pleine de "nouveautés" :
Revue de détail, comme la veille, mais donc de l'autre côté cette fois-ci. Ma destination, la pointe de la Sana, avec les crêtes en enfilade :
La Grande Motte :
Le Pourri et la Sache :
On ne sait plus très bien lequel est lequel, car sous cet angle, les deux sommets n'en font qu'un.
Le Mont-Blanc :
La pointe sud des Lorès, et la Grande Sassière derrière :
Le massif de la Tsanteleina :
Même du côté "déjà vu", la nébulosité plus faible (elle ne sera jamais totalement absente, malgré le beau temps) dégage quelques sommets, sans compter que l'orientation complètement différente du soleil en ces heures matinales les met en valeur. Ainsi, derrière la pointe des Broès, il y a le Grand Roc Noir :
Sur sa gauche, on aperçoit un plateau glaciaire bordé par quelques "gendarmes" : c'est le glacier du Vallonnet, avec la pointe de la Frêche.
Mais aussi, comme on est bien plus haut qu'à la Femma, la vue sur la Vanoise est bien meilleure :
De la Dent Parrachée au dôme de Chasseforêt.
La Dent Parrachée.
La lumière est orientée de telle sorte que le chemin dans le pierrier menant au col devient évident :
Les lacets se voient très bien, juste à droite du plus gros névé bordant le petit lac.
Passons maintenant aux "choses sérieuses". La voie classique suit la ligne de crêtes entre le col de la Rocheure et la pointe de la Sana. À première vue, c'est une longue traversée qui est suivie de l'ascension proprement dite, à-partir du col des Barmes de l'Ours. On pourrait donc penser qu'il s'agit d'une promenade suivie d'un effort modéré, puisque la différence d'altitude entre le col de la Rocheure et le sommet est à peine supérieure à 500m.
Il y a effectivement des traces qui remontent depuis le col, mais suivre le fil de l'arête n'est pas si évident, et encore moins rassurant par endroits. Après avoir examiné ce parcours, j'ai préféré en faire une variante un peu plus facile, compte tenu du poids de mon sac à dos... Il y a en effet un petit endroit, à environ 200m du col, où le passage est risqué : on doit y longer par la gauche un petit bout de rocher qui semble apte à vous pousser vers la pente raide en-dessous, tant le semblant de passage est étroit. Tout faux pas conduirait immanquablement cent mètres plus bas. J'ai donc préféré ne pas m'offrir cette éventualité, et pour cela, il m'a fallu redescendre, reprendre le chemin de la Femma à rebours sur un peu moins de 400m, et remonter par une voie aperçue depuis l'endroit où j'avais rebroussé chemin :
On remonte par un pierrier (c'est le lit d'un torrent à sec en cette saison) dont la roche est verdâtre, et qui se trouve au coin d'un replat du chemin. On effectue une traversée montante jusqu'à atteindre la crête à nouveau.
On suit l'arête vraiment sur son fil, parfois sur des sentes terreuses, parfois dans le rocher. Cette arête devient large et on arrive à un col assez marqué, souligné par un névé. À gauche, on remarque un petit sommet qu'il faut en fait contourner par sa droite, c'est à dire sur le versant de Val d'Isère. Ce n'est pas ce que j'ai commencé par faire :
J'ai mis un certain temps à trouver le bon passage, parce que les vagues traces visibles jusque là avaient complètement disparu. Je suis monté sur le petit sommet d'où la vue est déjà intéressante :
Le petit col et son névé sont bien visibles, en bas à droite de ce panorama.
Vue plus serrée.
Notre objectif, mais il reste encore bien du chemin... Le champ de névés est tout ce qui reste de l'ancien glacier de la Sana.
Une fois la voie trouvée, je croise une personne qui redescend de la Sana. Un rapide et un lève-tôt : il est midi. Je lui demande comment faire pour la suite, il me donne un topo qu'il a imprimé avec la carte au verso, et que j'ai déjà eu l'occasion de lire (ça peut paraître bête, mais moi aussi, je l'avais imprimé, mais je l'ai laissé à la maison). Je sais maintenant plus précisément ce qu'il faut faire, bien que les indications du topo soient succinctes, pour ne pas dire évasives. Mon bienfaiteur va profiter du temps qui lui reste pour aller à la pointe de Méan-Martin.
Ainsi donc, la crête continue, il faut descendre au col suivant, puis remonter intégralement, toujours sur l'arête, le sommet suivant. Cette crête, loin d'être de niveau, est en fait une série de montées et de descentes ! Et ce petit sommet de rien du tout dépasse le col qui le précède de quelques 90 mètres, et la montée y est assez raide.
Heureusement, derrière, la descente est facile et courte :
Devant, on aperçoit la première des combes citée dans le topo que j'ai en main. C'est à cet endroit que l'on quitte l'arête afin d'éviter les rochers des Barmes de l'Ours :
Il faut y descendre.
Le petit collet que l'on franchit (en l'atteignant par une traversée dans les pentes de droite, lesquelles ne sont pas très raides, on peut facilement rendre négligeable le dénivelé perdu). Au collet, on a une vue sur la combe suivante :
Remarquer le replat caillouteux, en bas sur la gauche, bordé par les trois petits névés : nous en reparlerons plus loin.
Le lac à moitié gelé est un spectacle insolite. Sur le compte rendu de Myosotis, je remarque d'ailleurs qu'en septembre, il est complètement libre de glaces. Il faut bien entendu descendre pour le longer sur sa gauche, en évitant le névé qui est raide. Ensuite, on remonte vers le col des Barmes de l'Ours, qui correspond au névé tout en haut, juste au-dessus du lac. Pour cela, on passe sur le mamelon mi-rocheux, mi-herbu à gauche du lac, et on remonte dans la combe soulignée par les névés. Je conseille d'ailleurs de ne pas prendre le semblant de sentier que l'on y trouve, le pierrier étant stable et la pente pas plus raide que sur ce chemin. Mais à examiner les traces un peu partout sur le parcours, j'ai cru comprendre que bien des gens préfèrent marcher dans la terre molle...
Ne résistons pas à montrer quelques vues avant de descendre au lac (pas pour y faire trempette !) :
Pointe des Broès et Grand Roc Noir, pas encore envahis par les nuages.
Notre but. Le col des Barmes de l'Ours (névé triangulaire à droite, devant l'abrupte face est de la Sana) sera évité en montant directement sur la bosse à sa gauche.
Nous voici au bord du lac. Le collet par lequel on est arrivé est au-dessus du névé complètement à droite.
Ça ne donne pas envie de s'y baigner !
Le lac, dont le déversoir est le ruisseau de la Femma, se trouve à 2975 m d'altitude seulement. Autant dire que les efforts fournis depuis le col de la Rocheure n'ont pas servi à gagner de l'altitude, le plus gros reste à faire. Cela commence par la remontée de la combe vers le col des Barmes de l'Ours. On oblique sur la gauche avant d'atteindre ledit col, afin de gagner le sommet d'un mamelon visible juste devant la pointe de la Sana sur mes photos. On évite ainsi des barres rocheuses qui font obstacle du côté du col. C'est à cet endroit que je me suis décidé à prendre mon casse-croûte, malgré la perspective d'avoir à terminer l'ascension, dans sa partie la plus raide et la plus élevée, en pleine digestion. Voici un 360° depuis cette butte :
La pause permet, une fois de plus, de profiter de la vue :
Pourri et Sache, un couple fusionnel s'il en est...
Pointe de Méan-Martin, le signal du même nom à sa gauche et à droite, en arrière-plan, le sommet de l'Albaron.
Pointes du Châtelard, et la curieuse formation mi-rocheuse, mi-glaciaire à leur pied.
Pointe de Charbonnel, derrière la pointe des Léchours.
Pointe du Grapillon et pointe Boussac.
Le plus haut des rochers du Génépy, le col de la Sana étant juste à sa gauche.
Un des rochers des Barmes de l'ours.
Un autre des mêmes (leur point culminant), qui évoque beaucoup mieux la silhouette du nounours.
Enfin, on garde les yeux rivés sur l'objectif de la journée :
Mais où faut-il passer ? À gauche ou à droite ?
Beaucoup de caillasse en perspective...
La butte domine un lac, libre de glaces bien qu'il soit situé cent mètres au-dessus de l'autre. Ce lac est de formation très récente, suite à la quasi-disparition (il reste un tout petit peu de glace dans ses parties les plus hautes) du glacier de la Sana, auquel son exposition plein sud a été fatale. Je décide de passer par la gauche, c'est à dire au sud du lac et de remonter entre les névés qui ont remplacé le glacier. La pente est facile et on peut s'arranger pour éviter presque tous les névés. Ensuite, il faut prendre à droite pour gagner la partie sommitale de la Sana. On navigue assez facilement à vue, des replats permettant une traversée vers l'arête nord-est. On n'a pas fait la moitié du chemin que l'on est en pleine caillasse, mais l'altitude, il est vrai, dépasse 3200m :
Je suis monté vers la droite, et j'ai suivi le replat relatif entre les deux névés, le tout petit au milieu de la face et le plus grand sur sa gauche.
Ensuite, je suis remonté vers le sommet en zigzaguant ; ce sommet, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ne surplombe pas du tout la face est, et sur la photo, il se trouve donc à gauche du névé que l'on aperçoit tout en haut. Cette montée est assez pénible, en raison de l'altitude et de la pente très soutenue. On peut circuler dans le pierrier ou dans l'espèce de terre qui semble le cimenter, cela croule un peu mais juste ce qu'il faut pour que chaque pas aboutisse à une position stable. Cela en outre présage d'une descente agréable, la relative mollesse du terrain amortissant les chocs qui font si mal aux pieds et aux genoux.
Dernière édition par Moot le Ven 8 Juil - 20:42, édité 4 fois
Re: Ascension de la pointe de la Sana
La description de l'ascension étant terminée, passons à la vue du sommet.
Ce sommet est un peu spécial, et il me faut expliquer ce qui rend délicate la production du panorama sur 360° auquel on pourrait s'attendre. En effet, contrairement à beaucoup d'autres montagnes, et malgré son aspect presque débonnaire, la pointe de la Sana n'est pas coiffée par un plateau confortable. On se trouve tout en haut sur une arête d'une quinzaine de mètres de longueur, avec devant la face nord-ouest complètement à pic, et derrière les pentes par lesquelles on est monté, orientées vers le sud-est. Ces pentes s'achèvent vraiment au niveau de l'arête, ce qui fait que la place y est réduite. Donc, pas de surface plane où l'on peut se mettre debout et se retourner tout en mitraillant. Tout juste peut-on faire remarquer que la disposition des lieux permet de s'asseoir au pied d'un rebord et de s'y accouder pour admirer ce qu'il y a au nord-est, à moins de s'y adosser pour profiter du sud-est. Le long de ce rebord, on trouve une borne, presque à l'extrémité la plus à l'est, au milieu, quelqu'un avait planté une petite croix en bois (je doute qu'elle dure bien longtemps), et à l'autre extrémité, une grosse pierre plate qui m'a servi de repère quand je me suis dirigé vers le sommet. Il est difficile de dire où est le vrai point culminant, à quelques centimètres près...
Afin de garder le meilleur pour la fin, commençons par regarder en arrière, c'est à dire, grosso-modo, vers le sud et l'est :
On voit que ça plonge, et pourtant, c'est bien par là que l'on monte !
Contrairement à ce que laisseraient accroire les indications de la nouvelle carte IGN, il reste bien de la glace dans les parties supérieures de l'ancien glacier de la Sana. Mais il est bien probable qu'il n'y a plus de mouvement et que cette glace, comme au glacier de la Jave, disparaîtra totalement dans peu d'années :
On a une vue d'ensemble sur l'arête parcourue jusqu'à notre sommet :
On reconnaît les trois lacs côtoyés, de haut en bas : le lac de la Rocheure, le lac à moitié gelé, le lac supérieur (aucun des deux derniers n'a de nom officiel à ma connaissance, et le lac à moitié gelé ne figure même pas sur la carte IGN !) :
Le lac de la Rocheure. Le col est sur sa gauche.
Les deux autres lacs, avec entre eux le mamelon où j'ai fait ma pause-déjeuner.
Les rochers des Barmes de l'Ours sont bien visibles, juste à gauche :
À leur pied, le Léchoir :
La vue sur les sommets de la Maurienne et de la frontière italienne est à moitié bouchée, mais les nuages ont la bonne idée de se déplacer, ce qui permet d'avoir quelques coups d'œil :
De gauche à droite : grande Ciamarella, Albaron, Bessanèse.
L'Albaron domine, la pointe de Méan-Martin est en-dessous et devant.
Albaron et Bessanèse.
La Bessanèse est facile à reconnaître, avec sa barre rocheuse noirâtre. C'est un sommet que l'on voit aussi depuis la Grande Motte.
En-dessous, plus près de nous, les curieux dessins sous les pointes du Chatelard :
Plus à droite, c'est à dire plus au sud, l'Ouille d'Arbéron, la Croix Rousse, la pointe de Charbonnel (coiffée par les nuages) et la pointe du Ribon (de gauche à droite, bien entendu) :
On reconnaît la pointe de Ronce, au nom de "pointe" pour le moins usurpé :
Vers le nord-est, on reconnaît à peine les pointes des Lorès, que l'on domine de plus de 500 mètres :
D'autres sommets plus connus, notamment ceux de Haute-Tarentaise, sont en principe bien visibles, mais rares ont été ceux qui ont daigné se montrer ce jour-là. Fort heureusement, loi de Murphy oblige, alors qu'ils étaient invisibles depuis le sommet, ils se sont dégagés à la descente. Mais restons encore au sommet, un peu de patience s'il vous plaît... Voici par exemple le glacier de Pisaillas, dominé par la pointe du Montet :
Le sommet pointu à gauche est la Becca di Montchair, dans le massif du Grand Paradis !
La pointe de l'Arselle et le Pélaou Blanc sont juste devant :
Afin d'assurer la transition, restons en terrain connu. Il va de soi que la vue sur les glaciers de la Vanoise est très bonne :
Le dôme de Chasseforêt.
Vue d'ensemble. Hélas, les glaciers sont froids et donc cela provoque de la condensation. Résultat, la dent Parrachée a été rongée presque jusqu'à la racine par la carie nébuleuse.
Dans cette direction, l'attention est captée par l'arête est de la Sana. À droite, elle tombe vers le glacier de la Sana dont nous voyons la partie supérieure (il faut vraiment se pencher pour voir le reste). La dernière dent qui la prolonge est la pointe du Charbonnier :
Plus loin encore, ce sont les pointes de Pierre Brune, les bien nommées :
En contrebas, il y a un replat herbu avec quelques petits lacs, le plan du Bin :
Observer le glacier rocheux qui descend de Pierre Brune.
Puisque nous avons déjà parlé de deux des arêtes de la Sana, intéressons-nous à la troisième et dernière, celle qui va vers le nord. Après le col de la Sana, elle se prolonge par les rochers du Génépy, suivis des pointes du Grapillon, Boussac et de Grand-Pré, jusqu'au col de Fresse.
C'est la direction de Tignes !
On voit surtout les pointes du Grapillon et Boussac, le reste étant caché. On est vraiment dans l'axe.
On reconnaît le rocher du Marais à gauche (dans l'ombre d'un nuage), et les constructions de la Tovière à droite.
Le Pourri (et sans doute la Sache qui ne le quitte pas) se cache dans les nuages :
Bellecôte, le dôme des Pichères et l'Aliet sont plus visibles, malgré l'encombrante montagne industrialisée en avant-plan :
Devant l'Aliet (ou plutôt le Mont-Blanc de Peisey), on reconnaît le dôme de Pramecou.
Les Rochers Rouges sont faciles à reconnaître, mais les plus perspicaces verront aussi le Grapillon des Merles, la pointe du Chardonnet, et même la grande Balme !
Au-dessus des bâtiments qu'il me semble superflu de nommer, le sommet vert est l'aiguille Grive.
On a une vue plongeante (la face est quasiment verticale) sur les moraines du glacier de la Leisse :
Selon les géomètres les plus sérieux, une pyramide à base triangulaire comme la Sana possède, outre sa base et son sommet, trois arêtes au-dessus de ladite base. Nous les avons donc passées en revue toutes les trois : celle que nous avons en partie suivie pour atteindre le sommet et qui vient de l'est, celle qui va vers la pointe du Charbonnier, à l'ouest, et celle qui se poursuit au nord jusqu'au col de Fresse. La même pyramide possède trois faces. L'une donne au sud, sur la Maurienne. L'autre au nord-est vers le plus haut de la Maurienne et de la Tarentaise, c'est à dire, grosso modo, la direction de l'Iseran.
Reste le nord-ouest, et au nord-ouest, nous trouvons le vallon de la Leisse :
Ce panorama est voué, avec deux autres pris de la Grande Sassière l'an dernier, à être tiré en poster, après les traitements d'image les plus soigneux possibles pour respecter les couleurs.
C'est évidemment la vue somptueuse sur la face sud du massif Grande Casse - Grande Motte qui attire l'attention :
Difficile de s'en lasser. Ce seul spectacle vaut bien les efforts pour atteindre le sommet...
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, la pointe Matthews à gauche et la Grande Casse à droite, le col des Grands Couloirs entre les deux :
La Grande Motte :
C'est moins beau plus à droite, surtout quand l'été a été chaud.
Un petit segment de l'arête entre Grande Casse et Grande Motte (à comparer avec les vues prises d'en-bas le surlendemain) :
Le haut du vallon de la Leisse :
Le lac des Nettes, avec sa forme étrange :
Le lac du plan des Nettes, plus classique (mais il faut dire qu'il est artificiel), en aval :
Et pour terminer cette partie consacrée à la vue du sommet, le refuge de la Leisse, tout près du précédent lac :
Ce sommet est un peu spécial, et il me faut expliquer ce qui rend délicate la production du panorama sur 360° auquel on pourrait s'attendre. En effet, contrairement à beaucoup d'autres montagnes, et malgré son aspect presque débonnaire, la pointe de la Sana n'est pas coiffée par un plateau confortable. On se trouve tout en haut sur une arête d'une quinzaine de mètres de longueur, avec devant la face nord-ouest complètement à pic, et derrière les pentes par lesquelles on est monté, orientées vers le sud-est. Ces pentes s'achèvent vraiment au niveau de l'arête, ce qui fait que la place y est réduite. Donc, pas de surface plane où l'on peut se mettre debout et se retourner tout en mitraillant. Tout juste peut-on faire remarquer que la disposition des lieux permet de s'asseoir au pied d'un rebord et de s'y accouder pour admirer ce qu'il y a au nord-est, à moins de s'y adosser pour profiter du sud-est. Le long de ce rebord, on trouve une borne, presque à l'extrémité la plus à l'est, au milieu, quelqu'un avait planté une petite croix en bois (je doute qu'elle dure bien longtemps), et à l'autre extrémité, une grosse pierre plate qui m'a servi de repère quand je me suis dirigé vers le sommet. Il est difficile de dire où est le vrai point culminant, à quelques centimètres près...
Afin de garder le meilleur pour la fin, commençons par regarder en arrière, c'est à dire, grosso-modo, vers le sud et l'est :
On voit que ça plonge, et pourtant, c'est bien par là que l'on monte !
Contrairement à ce que laisseraient accroire les indications de la nouvelle carte IGN, il reste bien de la glace dans les parties supérieures de l'ancien glacier de la Sana. Mais il est bien probable qu'il n'y a plus de mouvement et que cette glace, comme au glacier de la Jave, disparaîtra totalement dans peu d'années :
On a une vue d'ensemble sur l'arête parcourue jusqu'à notre sommet :
On reconnaît les trois lacs côtoyés, de haut en bas : le lac de la Rocheure, le lac à moitié gelé, le lac supérieur (aucun des deux derniers n'a de nom officiel à ma connaissance, et le lac à moitié gelé ne figure même pas sur la carte IGN !) :
Le lac de la Rocheure. Le col est sur sa gauche.
Les deux autres lacs, avec entre eux le mamelon où j'ai fait ma pause-déjeuner.
Les rochers des Barmes de l'Ours sont bien visibles, juste à gauche :
À leur pied, le Léchoir :
La vue sur les sommets de la Maurienne et de la frontière italienne est à moitié bouchée, mais les nuages ont la bonne idée de se déplacer, ce qui permet d'avoir quelques coups d'œil :
De gauche à droite : grande Ciamarella, Albaron, Bessanèse.
L'Albaron domine, la pointe de Méan-Martin est en-dessous et devant.
Albaron et Bessanèse.
La Bessanèse est facile à reconnaître, avec sa barre rocheuse noirâtre. C'est un sommet que l'on voit aussi depuis la Grande Motte.
En-dessous, plus près de nous, les curieux dessins sous les pointes du Chatelard :
Plus à droite, c'est à dire plus au sud, l'Ouille d'Arbéron, la Croix Rousse, la pointe de Charbonnel (coiffée par les nuages) et la pointe du Ribon (de gauche à droite, bien entendu) :
On reconnaît la pointe de Ronce, au nom de "pointe" pour le moins usurpé :
Vers le nord-est, on reconnaît à peine les pointes des Lorès, que l'on domine de plus de 500 mètres :
D'autres sommets plus connus, notamment ceux de Haute-Tarentaise, sont en principe bien visibles, mais rares ont été ceux qui ont daigné se montrer ce jour-là. Fort heureusement, loi de Murphy oblige, alors qu'ils étaient invisibles depuis le sommet, ils se sont dégagés à la descente. Mais restons encore au sommet, un peu de patience s'il vous plaît... Voici par exemple le glacier de Pisaillas, dominé par la pointe du Montet :
Le sommet pointu à gauche est la Becca di Montchair, dans le massif du Grand Paradis !
La pointe de l'Arselle et le Pélaou Blanc sont juste devant :
Afin d'assurer la transition, restons en terrain connu. Il va de soi que la vue sur les glaciers de la Vanoise est très bonne :
Le dôme de Chasseforêt.
Vue d'ensemble. Hélas, les glaciers sont froids et donc cela provoque de la condensation. Résultat, la dent Parrachée a été rongée presque jusqu'à la racine par la carie nébuleuse.
Dans cette direction, l'attention est captée par l'arête est de la Sana. À droite, elle tombe vers le glacier de la Sana dont nous voyons la partie supérieure (il faut vraiment se pencher pour voir le reste). La dernière dent qui la prolonge est la pointe du Charbonnier :
Plus loin encore, ce sont les pointes de Pierre Brune, les bien nommées :
En contrebas, il y a un replat herbu avec quelques petits lacs, le plan du Bin :
Observer le glacier rocheux qui descend de Pierre Brune.
Puisque nous avons déjà parlé de deux des arêtes de la Sana, intéressons-nous à la troisième et dernière, celle qui va vers le nord. Après le col de la Sana, elle se prolonge par les rochers du Génépy, suivis des pointes du Grapillon, Boussac et de Grand-Pré, jusqu'au col de Fresse.
C'est la direction de Tignes !
On voit surtout les pointes du Grapillon et Boussac, le reste étant caché. On est vraiment dans l'axe.
On reconnaît le rocher du Marais à gauche (dans l'ombre d'un nuage), et les constructions de la Tovière à droite.
Le Pourri (et sans doute la Sache qui ne le quitte pas) se cache dans les nuages :
Bellecôte, le dôme des Pichères et l'Aliet sont plus visibles, malgré l'encombrante montagne industrialisée en avant-plan :
Devant l'Aliet (ou plutôt le Mont-Blanc de Peisey), on reconnaît le dôme de Pramecou.
Les Rochers Rouges sont faciles à reconnaître, mais les plus perspicaces verront aussi le Grapillon des Merles, la pointe du Chardonnet, et même la grande Balme !
Au-dessus des bâtiments qu'il me semble superflu de nommer, le sommet vert est l'aiguille Grive.
On a une vue plongeante (la face est quasiment verticale) sur les moraines du glacier de la Leisse :
Selon les géomètres les plus sérieux, une pyramide à base triangulaire comme la Sana possède, outre sa base et son sommet, trois arêtes au-dessus de ladite base. Nous les avons donc passées en revue toutes les trois : celle que nous avons en partie suivie pour atteindre le sommet et qui vient de l'est, celle qui va vers la pointe du Charbonnier, à l'ouest, et celle qui se poursuit au nord jusqu'au col de Fresse. La même pyramide possède trois faces. L'une donne au sud, sur la Maurienne. L'autre au nord-est vers le plus haut de la Maurienne et de la Tarentaise, c'est à dire, grosso modo, la direction de l'Iseran.
Reste le nord-ouest, et au nord-ouest, nous trouvons le vallon de la Leisse :
Ce panorama est voué, avec deux autres pris de la Grande Sassière l'an dernier, à être tiré en poster, après les traitements d'image les plus soigneux possibles pour respecter les couleurs.
C'est évidemment la vue somptueuse sur la face sud du massif Grande Casse - Grande Motte qui attire l'attention :
Difficile de s'en lasser. Ce seul spectacle vaut bien les efforts pour atteindre le sommet...
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, la pointe Matthews à gauche et la Grande Casse à droite, le col des Grands Couloirs entre les deux :
La Grande Motte :
C'est moins beau plus à droite, surtout quand l'été a été chaud.
Un petit segment de l'arête entre Grande Casse et Grande Motte (à comparer avec les vues prises d'en-bas le surlendemain) :
Le haut du vallon de la Leisse :
Le lac des Nettes, avec sa forme étrange :
Le lac du plan des Nettes, plus classique (mais il faut dire qu'il est artificiel), en aval :
Et pour terminer cette partie consacrée à la vue du sommet, le refuge de la Leisse, tout près du précédent lac :
Dernière édition par Moot le Ven 8 Juil - 21:37, édité 2 fois
Re: Ascension de la pointe de la Sana
Redescendons vers le bon vieux plancher des marmottes après ce déluge d'images. Étant plus à l'aise, j'entame la descente "dré dans l'pentu" ou presque, d'abord vers l'ouest (à droite) puis, une fois parvenu à son névé supérieur, je prends dans la direction opposée la sorte de vire qui traverse la face. Après avoir descendu un peu plus de cent mètres, et tout proche des abîmes de la face est, je m'aperçois que la plus grande partie des sommets de Tarentaise s'est dégagée des nuages. Au sommet, j'avais un moment craint de me trouver moi aussi dans la purée de pois, l'une de ces masses cotonneuses s'obstinant juste en-dessous, sur le côté nord-est de la montagne.
Panorama centré sur l'Iseran ou presque.
Revoyons donc la Maurienne :
De la Grande Ciamarella à la Croix Rousse.
Grande Ciamarella et Albaron, avec la pointe de Méan-Martin devant.
Roc du Mulinet et pointe Mezzenile, le fin fond de la Maurienne, donc.
Les Levanne, avec l'Ouille Noire et la pointe des Arses en avant-plan.
Pisaillas.
L'échancrure étant le col Pers, il s'agit à sa gauche du signal de l'Iseran. Le sommet au-dessus, un peu sur la droite du col est le Ciarforon, dans le massif du Grand Paradis, ce dernier étant partiellement visible au milieu.
Le profil caractéristique de l'aiguille du Dôme et la pointe de la Bailletta, en avant-plan, en plan intermédiaire, la tombée sud de la Grande Sassière avec la pointe de la Traversière, et au fond, les sommets du Valgrisenche, Grande Rousse (un peu dans les nuages), Grande Traversière.
La Tsanteleina et ses satellites. Le sommet noirâtre derrière est la Grivola.
Je n'ai pas de bonne photo de la Grande Sassière, mais elle était elle aussi visible. Après ces vues lointaines, regardons plus bas. On surplombe le glacier des Barmes de l'Ours, ce qui n'était pas le cas au sommet :
Petit coup d'œil rétrospectif sur le col de la Rocheure :
Le Manchet et, loin au-dessus, le lac de l'Ouillette. On est dans l'axe du vallon du Pisset :
Le lac du Grapillon, sous la pointe du même nom et la pointe Boussac :
Enfin, quelques sommets proches :
Rocher du Charvet.
Bellevarde, toujours aussi "nature".
Et l'ensemble mont Roup - Croix du Pisset, en vue aérienne.
Pour descendre, je souhaite faire plus court. Des gens croisés alors qu'ils redescendaient du sommet me disent être passés "directement" dans des éboulis, mais ne sont pas capables de mieux préciser (ont-ils seulement une carte ?). On leur avait expliqué qu'il y avait un passage "près d'un lac". Ne voyant rien jusqu'au lac gelé, je descend et avise le replat en-dessous : qu'y a-t-il encore plus bas ? Une descente en traversant un peu me permet d'atteindre ce replat, en passant par de la caillasse en pente, ce qui est devenu presque une seconde nature ce jour-là. Au dessous, il semble surtout y avoir des barres rocheuses, et d'ailleurs, le torrent de la Femma entaille l'une d'elles. Il n'est pas question de le suivre car il est très encaissé. Je trouve enfin une possibilité, moyennant une traversée dans une pente bien raide, mi-herbe, mi-caillasse (ça dépend des endroits, et j'y recommande l'herbe, malgré tout), suivie d'une descente presque aussi raide. En bas de la pente, je préfère traverser un peu plus pour trouver un petit vallon plus accueillant. Un bon dessin vaut cependant mieux que ce discours, le voici :
Cela représente 200 mètres de dénivelé au bas mot.
On se retrouve dans "les coins des Stors" tel que c'est indiqué sur la carte IGN. Si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'est un "stor", merci d'avance ; en tout cas, je n'ai rien vu à cet endroit qui y ressemble, de près ou de loin, même en cherchant dans les coins. C'est un plateau d'herbe, manifestement fréquenté par le bétail, et plutôt riant :
Ceci est une vue rétrospective de mon trajet. Le gros des barres rocheuses est à gauche, c'est à sa limite (droite) que l'on entreprend la première traversée. Mais un œil exercé fera sans difficulté la correspondance entre cette image et la précédente, et retrouvera le trajet dessus.
En prenant le panorama, je remarque un nuage à la forme étrange :
La descente, quoique hors sentier, est désormais relativement facile, si ce n'est que les pentes d'herbe sont parfois très raides. Le torrent de la Femma sert de point de repère, puisqu'il se dirige, naturellement, vers le refuge du même nom près duquel il rejoint le torrent de la Rocheure. On ne peut cependant pas le suivre, car il coule dens une gorge étroite en formant des cascades par endroits. Cent mètres sous le "coin des Stors", c'est la "pente des Cavales", encore plus riante, le véritable "blumenparadies" (paradis des fleurs pour les non-germanistes, dont je suis quasiment), très supérieur en crédibilité à ce qu'annoncent les guides de l'Engadine. Les nigritelles y sont surabondantes et prospères. On a du mal à ne pas en écrabouiller quelques unes (voilà encore un moyen de corser cette rando, tiens, comme si c'était nécessaire !). On trouve des campanules, des centaurées, etc., en quantité aussi.
Quand on arrive au-dessus du rocher de la Femma, il faut le contourner, ce qui se fait aisément, à vue toujours. On rencontre des bribes de sentiers, mais il n'y a rien de très continu et on a vite fait de s'y fourvoyer. L'arrivée m'a donné un point de vue original sur le refuge :
Il faut que je la leur envoie, ça leur fera plaisir.
C'est une belle journée que j'ai eue là, une rando assez longue mais comme d'habitude, je suis de ceux qui ne veulent pas rater la moindre occasion photographique : j'incrémenterai ce jour-là le compteur de mon appareil de plus de 500. Rien à voir avec le lendemain maussade qui m'attend...
Panorama centré sur l'Iseran ou presque.
Revoyons donc la Maurienne :
De la Grande Ciamarella à la Croix Rousse.
Grande Ciamarella et Albaron, avec la pointe de Méan-Martin devant.
Roc du Mulinet et pointe Mezzenile, le fin fond de la Maurienne, donc.
Les Levanne, avec l'Ouille Noire et la pointe des Arses en avant-plan.
Pisaillas.
L'échancrure étant le col Pers, il s'agit à sa gauche du signal de l'Iseran. Le sommet au-dessus, un peu sur la droite du col est le Ciarforon, dans le massif du Grand Paradis, ce dernier étant partiellement visible au milieu.
Le profil caractéristique de l'aiguille du Dôme et la pointe de la Bailletta, en avant-plan, en plan intermédiaire, la tombée sud de la Grande Sassière avec la pointe de la Traversière, et au fond, les sommets du Valgrisenche, Grande Rousse (un peu dans les nuages), Grande Traversière.
La Tsanteleina et ses satellites. Le sommet noirâtre derrière est la Grivola.
Je n'ai pas de bonne photo de la Grande Sassière, mais elle était elle aussi visible. Après ces vues lointaines, regardons plus bas. On surplombe le glacier des Barmes de l'Ours, ce qui n'était pas le cas au sommet :
Petit coup d'œil rétrospectif sur le col de la Rocheure :
Le Manchet et, loin au-dessus, le lac de l'Ouillette. On est dans l'axe du vallon du Pisset :
Le lac du Grapillon, sous la pointe du même nom et la pointe Boussac :
Enfin, quelques sommets proches :
Rocher du Charvet.
Bellevarde, toujours aussi "nature".
Et l'ensemble mont Roup - Croix du Pisset, en vue aérienne.
Pour descendre, je souhaite faire plus court. Des gens croisés alors qu'ils redescendaient du sommet me disent être passés "directement" dans des éboulis, mais ne sont pas capables de mieux préciser (ont-ils seulement une carte ?). On leur avait expliqué qu'il y avait un passage "près d'un lac". Ne voyant rien jusqu'au lac gelé, je descend et avise le replat en-dessous : qu'y a-t-il encore plus bas ? Une descente en traversant un peu me permet d'atteindre ce replat, en passant par de la caillasse en pente, ce qui est devenu presque une seconde nature ce jour-là. Au dessous, il semble surtout y avoir des barres rocheuses, et d'ailleurs, le torrent de la Femma entaille l'une d'elles. Il n'est pas question de le suivre car il est très encaissé. Je trouve enfin une possibilité, moyennant une traversée dans une pente bien raide, mi-herbe, mi-caillasse (ça dépend des endroits, et j'y recommande l'herbe, malgré tout), suivie d'une descente presque aussi raide. En bas de la pente, je préfère traverser un peu plus pour trouver un petit vallon plus accueillant. Un bon dessin vaut cependant mieux que ce discours, le voici :
Cela représente 200 mètres de dénivelé au bas mot.
On se retrouve dans "les coins des Stors" tel que c'est indiqué sur la carte IGN. Si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'est un "stor", merci d'avance ; en tout cas, je n'ai rien vu à cet endroit qui y ressemble, de près ou de loin, même en cherchant dans les coins. C'est un plateau d'herbe, manifestement fréquenté par le bétail, et plutôt riant :
Ceci est une vue rétrospective de mon trajet. Le gros des barres rocheuses est à gauche, c'est à sa limite (droite) que l'on entreprend la première traversée. Mais un œil exercé fera sans difficulté la correspondance entre cette image et la précédente, et retrouvera le trajet dessus.
En prenant le panorama, je remarque un nuage à la forme étrange :
La descente, quoique hors sentier, est désormais relativement facile, si ce n'est que les pentes d'herbe sont parfois très raides. Le torrent de la Femma sert de point de repère, puisqu'il se dirige, naturellement, vers le refuge du même nom près duquel il rejoint le torrent de la Rocheure. On ne peut cependant pas le suivre, car il coule dens une gorge étroite en formant des cascades par endroits. Cent mètres sous le "coin des Stors", c'est la "pente des Cavales", encore plus riante, le véritable "blumenparadies" (paradis des fleurs pour les non-germanistes, dont je suis quasiment), très supérieur en crédibilité à ce qu'annoncent les guides de l'Engadine. Les nigritelles y sont surabondantes et prospères. On a du mal à ne pas en écrabouiller quelques unes (voilà encore un moyen de corser cette rando, tiens, comme si c'était nécessaire !). On trouve des campanules, des centaurées, etc., en quantité aussi.
Quand on arrive au-dessus du rocher de la Femma, il faut le contourner, ce qui se fait aisément, à vue toujours. On rencontre des bribes de sentiers, mais il n'y a rien de très continu et on a vite fait de s'y fourvoyer. L'arrivée m'a donné un point de vue original sur le refuge :
Il faut que je la leur envoie, ça leur fera plaisir.
C'est une belle journée que j'ai eue là, une rando assez longue mais comme d'habitude, je suis de ceux qui ne veulent pas rater la moindre occasion photographique : j'incrémenterai ce jour-là le compteur de mon appareil de plus de 500. Rien à voir avec le lendemain maussade qui m'attend...
Dernière édition par Moot le Ven 8 Juil - 20:44, édité 1 fois
Re: Ascension de la pointe de la Sana
Super photo reportage, dommage que les nuages étaient de la partie...
Ca commence à faire une belle rando, surtout avec les kilomètres dans les éboulis. Ils y en a qui ont le moral d'enchaîner ensuite avec le Méan Martin !
Ca commence à faire une belle rando, surtout avec les kilomètres dans les éboulis. Ils y en a qui ont le moral d'enchaîner ensuite avec le Méan Martin !
C'est vrai qu'ils s'imbriquent bien tous les deux; la première photo est une vrai réussite !Moot a écrit:Pourri et Sache, un couple fusionnel s'il en est...
Skicrosseur10- Nombre de messages : 2640
Age : 43
Localisation : Hyères (83)
Date d'inscription : 17/09/2006
Joli rando!
Pour mon premier message sur ce forum je retrouve des noms connus!
Bravo Mr_Moot pour cette rando, et je voulais aussi te remercier pour la photo de l'arête jusqu'au Pic Charbonnier (celle mise dans le jeu des sommets sur Skipass, et que l'on retrouve ici...). J'ai pu ainsi parcourir cette crête le dimanche 29 Aout, j'étais pas sûr qu'elle était praticable mais ta photo m'a donné l'impression qu'elle l'était; verdict: c'est un peu tendu mais ça passe!
En fait j'ai fait une sorte de traversée de la Pointe depuis Tignes, en arrivant depuis le vallon de la Leisse, en passant sous le Pic Charbonnier puis en rejoignant la crête en question. Ensuite je suis descendu par le col des Barmes de l'Ours, et une longue traversée jusqu'au col de Freisse pour rejoindre Tignes. Une belle journée.
Bravo Mr_Moot pour cette rando, et je voulais aussi te remercier pour la photo de l'arête jusqu'au Pic Charbonnier (celle mise dans le jeu des sommets sur Skipass, et que l'on retrouve ici...). J'ai pu ainsi parcourir cette crête le dimanche 29 Aout, j'étais pas sûr qu'elle était praticable mais ta photo m'a donné l'impression qu'elle l'était; verdict: c'est un peu tendu mais ça passe!
En fait j'ai fait une sorte de traversée de la Pointe depuis Tignes, en arrivant depuis le vallon de la Leisse, en passant sous le Pic Charbonnier puis en rejoignant la crête en question. Ensuite je suis descendu par le col des Barmes de l'Ours, et une longue traversée jusqu'au col de Freisse pour rejoindre Tignes. Une belle journée.
steve_winwood- Nombre de messages : 41
Age : 37
Localisation : Annecy
Date d'inscription : 03/10/2010
Re: Ascension de la pointe de la Sana
Steve Winwood ! Une de mes idoles !
Obsédédeski- Nombre de messages : 3502
Age : 76
Localisation : Massif de la Chartreuse ou Val d'Isère
Date d'inscription : 10/02/2008
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