Destination Grisons

Allez, on remet le couvert cette année, mais à l'ouest des Grisons cette fois-ci, dans la vallée du Rhin supérieur, à la croisée des cols de l'Oberalp et de Lucomagno, à Disentis Mustér. Nous serons cette fois-ci au centre de la zone Romanche. Nous nous trouverons à la limite des cantons d'Uri et du Tessin. RDV du 25/07 au 1/08!

Nous sommes revenus des Grisons hier. Contrairement à l'an dernier, je n'ai pas pu faire de compte-rendu en temps réel suite à de gros problèmes de connexion là-bas. Malgré un temps plus que mitigé, nous avons tout de même pu randonner tous les jours. Je ferai des compte-rendus détaillés en fin de mois. En tout cas, la région de Disentis était réellement magnifique, et très peu fréquentée. En effet, nous ne croisions que très peu de monde sur les chemins (je me souviens encore du jour où nous n'avons rencontré qu'une personne). Je conseille très fortement cette région, et je pense que Moot pense comme moi. De plus, nous avons randonné dans des paysages vierges de toute remontée mécanique, ce qui change fortement de la Haute-Tarentaise!

En apéritif, et pendant que j'ai une connexion internet potable, une présentation de Disentis (ou Mustér en Romanche), localité où nous logions. Le site officiel de la ville est http://www.disentis.ch (uniquement en allemand ou romanche). A la croisée des cols de Lukmanier (vers le Tessin et donc l'Italie), de l'Oberalp (vers le canton d'Uri), et située dans la vallée du Rhin antérieur, sur la route de Coire, Disentis est une petite localité de montagne, assez peu connue. En hiver, on y trouve un petit domaine skiable. La ville s'étend sur 90,9 km², est située aux environs de 1130 m d'altitude et compte 2 165 habitants. La densité de population est de 23,8 habitants par km² sur la ville.
La ville possède une abbaye bénédictine assez connue (lien internet : http://www.myswitzerland.com/fr/decouvrir_la_suisse/excursions-ete/cloitres-eglises/benedictins-dans-les-alpes-disentis.html ).

Quelques images:

La ville de Disentis (l'église à gauche, l'abbaye à droite) :


L'église de Disentis, proche du centre :


Une autre église à la sortie aval de la ville :


L'abbaye :


Une vue matinale sur les environs de Disentis depuis notre fenêtre (nous étions en fait à Acletta, juste au-dessus de Disentis. Nous pouvions apercevoir, quand les nuages nous le permettaient, le glacier de Medel (qui se trouve sous les Piz Medel, Uffiern, Cristallina et la Cima di Camadra, point culminant, à 3172 m) :


Et une vue de fin de journée :


Pour finir, l'église d'un village situé en aval de Disentis :

Un petit panorama depuis le balcon de notre appartement, pris le soir de notre arrivée :


Et une vue nocturne depuis le même endroit, en direction de l'aval (vers Disentis) :

Nous entamons notre première randonnée par un temps bien gris, frais, et parfois légèrement pluvieux. Il faut dire que le temps n'est que rarement avec nous depuis l'an dernier... Mais nous sommes pleins de courage! Et c'est après une bonne nuit que nous débutons notre parcours à 14h00 (ce n'est pas le meilleur moment pour commencer une randonnée, mais nous assumons).

Nous partons du col de l'Oberalp (ou cuolm d'Ursera en Romanche). Ce col situé à 2043m marque la frontière entre le canton d'Uri et le canton des Grisons.
Ci dessous une localisation sommaire de l'endroit: la route du col est bien visible, le col étant situé au niveau du grand lac de l'Oberalp. Notre parcours s'est effectué au sud du col.


Voici une vue du lac du col avec le lac de l'Oberalp (ou Oberalpsee en allemand), lac de barrage longé par le paravalanche qui protège la route et le chemin de fer à voie métrique (et à crémaillère) du Matterhorn-Gotthard-Bahn. A noter que le lac alimente la Reuss de l'Oberalp, un des torrents qui formera la Reuss par la suite, cette dernière rejoignant l'Aare puis le Rhin.


Le col est bien repérable grâce au phare du restaurant, alors que Moot se prépare!


Nous débutons la montée par un chemin d'alpage assez raide (en tout cas pour un premier jour).


Peu à peu la vue se dégage sur le bassin d'Andermatt, ville située dans le canton d'Uri. Les glaciers ont profondément modelé ce bassin. Au fond se trouve le col de la Furka qui permet de basculer dans le Valais et la vallée du Rhône. Dans l'échancrure sur la droite, la descente rapide vers le lac de Lucerne, à travers le verrou glaciaire dans les roches granitiques bien dures. On devine également des éoliennes sur la droite de la photo.


La vue se dégage (presque) sur les sommets environnants!


Ainsi que sur la haute vallée du Rhin Antérieur (c'est dans cette dernière que se trouve Disentis, non visible sur la photo). Notez qu'en fond de vallée on voit le village de Sedrun. Ce village a la particularité de se trouver sur l'actuel tunnel de base du Saint Gothard en construction. Ce tunnel, bi-tube aura une longueur finale de 57 km, ce qui constitue un record. Il devrait ouvrir en 2016.


En poursuivant l'ascension, nous découvrons (si je ne me trompe pas, mais Moot pourra me corriger, le glacier de Maighels (Glatscher da Maighels), surmonté par les Piz Ravetsch à gauche, culminant à 3007m, et Borel à droite, à l'altitude 2951,9m). La barre rocheuse qui sépare les deux parties du glacier est bien présente sur les cartes suisses.


Après une dernière montée assez raide, nous arrivons au sommet du Pazolastock (ou Piz Nurschalas) à 2740m, point culminant de notre ascension. La photo est prise depuis le sommet.


Le sommet est bien entendu marqué par un cairn, sur lequel se reposent mes affaires.


Depuis le sommet, la vue sur le col de l'Oberalp (quand le temps le permet).

Depuis le sommet, nous pouvons constater que la ligne de crête que nous dominons stoppe les nuages.


Nous nous déplaçons désormais en direction d'Alp Tuma. De l'endroit où nous nous trouvons, un sommet sans nom d'altitude légèrement supérieure au Pazolastock (2743m), nous pouvons voir ce dernier, reconnaissable grâce à la cahute précédemment photographiée.


Le laj da Tuma (lac de Tuma) commence à apparaître sur la droite. C'est vers ce lac que se trouve la source officiel du Rhin! A gauche de la photo, le refuge de Badushütte (une hutte comme j'aimais les appeler).


Refuge que voici de près.


Du promontoire où se trouve le cairn du refuge, on peut contempler la sinueuse route du col côté Rhin. Que d'épingles.


Et voici le lac de Tuma (2345m)! Un endroit bien austère.


Et derrière nous le chemin que nous avons emprunté, qui descend du mont sans nom. Le col au fond se nomme Martschallücke et le vallon tout simplement Alp Tuma. Le "torrent" que nous voyons ne s'appelle pas encore officiellement "Rhin".


Un jeune pêcheur se trouvait là.


Nous quittons le lac, toujours à la recherche de la source officielle du Rhin. Nous ne trouvons rien, jusqu'au moment où... Oui, c'est bon, là voici, la "Rheinquelle". Ouf!

Notez qu'il s'agit ici de la source officielle du Rhin. Toutefois il y a d'autres Rhin Antérieurs, mais également un Rhin Postérieur qui vient d'un massif plus à l'est, le Rheinwaldhorn, non loin du col du San Bernardino. Chose étonnante, les torrents (ou ruisseaux) qui alimentent le Rhin Antérieur prennent leur source plus en amont. Mais, il a bien fallu trouver un endroit où la source officielle prenait naissance. Par ailleurs, le Rhin Antérieur d'un autre vallon, le Rhin de Medel est en fait le plus long (d'ailleurs plusieurs sous-Rhin antérieurs sont plus longs que le nôtre...).

Nous revenons vers notre point de départ par un chemin en balcon au-dessus de la vallée, et tout en achevant notre boucle, un dernier regard vers le Rhin Antérieur tout juste baptisé.


Il n'est pas loin de 19h30 - 20h, et nous achevons enfin notre première journée...

Oh wow quel superbe reportage (photos, commentaires...). Merci beaucoup! Vous connaissant, vous avez dû être à la recherche de la moindre info géologique

Merci, j'ai essayé de retranscrire le maximum de détails
Par ailleurs, c'est surtout Moot qui cherche cailloux et minéraux.

Super reportage en effet ! Pour la météo ça me rappelle bien mon séjour à Tignes aux mêmes dates !!!! Une rando soutenue pour un premier jour vous avez mis la barre assez haut dès le début ....que va être la suite ?????

Voici quelques compléments pour ce premier jour "vers les sources du Rhin" :

(suite du message de Moot, scindé en deux parties)...

Pour cette randonnée, assez longue me semble-t-il, nous avons décidé de partir directement du logement. Il s'agit en fait d'une boucle sur les montagnes environnantes de Disentis : nous sommes situés sur l'adret.

Notre parcours approximatif, dessiné sur une image Google Earth. Deux des trois lacs sont bien visibles (lag Serein et Brit), le troisième beaucoup moins.


La journée débute une fois de plus sous un ciel gris... alors que nous partons vers 10h30! Notre premier objectif est le Lag Serein : pour cela il faut gravir plus de 700m de dénivelée. Nous remontons donc le val Acletta où coule le torrent du même nom. La pente est assez forte, et notre marche est limitée par les envies de myrtilles de Moot : il faut dire qu'il y en a à foison dans le coin. Nous croisons une étonnante piste pour trottinette ; malheureusement nous ne croiserons jamais aucun de ces engins tout terrain.


Le départ d'Acletta.


La remontée du torrent d'Acletta.


La vue se dégage sur la vallée du Rhin Antérieur.


Nous sortons de la forêt pour arriver dans les alpages, ici Alp Magriel (aux alentours de 1800m).


D'ailleurs nous dominons désormais franchement la vallée.


L'arrivée à un chalet d'alpage me permet de contempler le drapeau avec le blason du canton des grisons, ici à l'envers. Cela me permet de parler de ce blason. La représentation actuelle des armoiries des Grisons a été définie par le Petit Conseil (l’actuel Gouvernement) par décision du 8 novembre 1932 et approuvée par le Conseil fédéral en février 1933. Jusqu’alors, et depuis la fondation du canton en 1803, les armoiries officielles des Grisons étaient constituées des blasons des trois différentes Ligues :

Ligue Grise ou Ligue Supérieure (1395) écu divisé en quatre parties (blanc, noir)
Ligue de la Maison-Dieu (1367) bouquetin noir, dressé sur ses pattes arrières
Ligue des Dix-Juridictions (1436) écu divisé en deux parties avec une croix d’un côté (bleu, jaune)
(merci à http://fr.graubuenden.ch/faits-chiffres.html )

Après cette petite pause, notre ascension se poursuit, et vers 2073m, nous pouvons admirer le Lag Serein, où nous nous restaurons. Je me contente de prendre le minimum de photos car les photos de paysage ne rendent pas bien avec ce ciel. Moot vous présentera les sommets (dont le Piz visible en arrière plan).


Le Lag Serein.

Nous quittons le site du lac pour poursuivre notre parcours en direction du Lag Crest Ault. Aux environs de Plaun Tir (2150 m) nous pouvons observer les sommets environnants, ainsi que le restaurant situé à l'arrivée du téléphérique d'Acletta (2486 m à l'arrivée). L'hiver, ce téléphérique est la remontée du front de neige qui permet d'accéder au petit domaine d'Acletta, dont le sommet est situé sous le Piz Ault (point culminant du domaine vers les 2770m, ce qui représente tout de même 1400m de dénivelée).

Alors que nous quittons le Val Acletta pour pénétrer dans le Val Clavaniev, nous dominons Disentis juste en dessous de nous (enfin 900m plus bas)! Dans le trou, à la limite des prés de la vallée, on peut voir le Rhin antérieur qui reçoit ici un gros affluent, le Rein da Medel, qui descend du col de Lucomagno (où nous irons le lendemain). Nous avons pu apercevoir des gens dans le lit du fleuve, à priori à la recherche d'or.


Le val Clavaniev, qui débouche directement sur Disentis semble être très avalancheux comme en témoigne la myriade de paravalanches en place. L'occasion pour nous de prendre des photos étonnantes.


Nous arrivons enfin au minuscule Lag Crest Ault, situé à 2268m d'altitude. Il est vraiment minuscule!

Ce lac est dominé par des crêtes verticales granitiques (Piz Cavardiras et Run), qui sont fortement sujettes à l'érosion. Ces Piz culminent vers 2900m d'altitude, avec des falaises verticales de 200m environ.

Nous reprenons notre marche, et comme il commence à se faire tard, les photos sont curieusement beaucoup moins nombreuses... Nous comptons nous rendre au Lag Brit, situé plus haut, vers 2361 m d'altitude. Ce lac se trouve dans le vallon suivant, le Val Sogn Placi. Le chemin pour s'y rendre semble interminable! Mais nos efforts sont récompensés.


Vous pourrez vous rendre compte que le lac est bien plus vaste puisqu'il ne tient pas dans le champ de la photo, mais le cadre est également plus austère (l'altitude et la situation au pied des éboulis des Piz aidant). Je pense qu'il s'agit du Piz Brit sur la photo (ou une de ses antécimes).

Du lac nous avons une vue sur les montagnes situées de l'autre côté de la vallée (de mémoire je dirais que c'est le massif du Piz Medel mais cela reste à vérifier)..


Nous faisons alors demi-tour pour revenir dans la vallée: il est quand même plus de 16h. Cela ne nous empêche pas de faire quelques photos au passage, ici une sorte de mare au dolmen.


Il faut en effet redescendre dans le trou... et c'est encore loin comme le montre la photo prise depuis Alp Run :


Et la descente sera effectivement longue et abrupte. C'est d'ailleurs le seule rando où nous avons hésité sur le chemin à prendre. Au moins on a compris que "sanda" signifie "sentier" dans le secteur! Enfin, dans la forêt au dessus de Disentis, nous avons eu bien chaud et je remercie la mousse présente sur le sol! ça glisse. Nous avons pu entendre sonner plusieurs fois les églises de Disentis avant d'arriver dans notre "Home sweet home", vers 19h30 il me semble!

En attendant mes photos du jour déjà résumé par Nicolas, des nouvelles "du pays" :

Arrivée de la neige en Suisse
AFP Publié le 19/09/2011 à 16:41

"La neige est tombée en abondance sur les Alpes suisses, dans la nuit , avec des niveaux record pour un mois de septembre. A Saint-Moritz, dans le canton des Grisons (nord-est), la neige avait une épaisseur de 45 cm lundi matin. Selon MeteoSuisse, ce phénomène s'explique par un front froid, qui a repoussé la limite des chutes de neige jusqu'à 800 mètres.

Les précipitations ont également été inhabituellement élevées. A Santa Maria, dans le Val Müstair, toujours dans le canton des Grisons, les pluies ont atteint 100 litres au mètre carré, soit un record depuis le début des mesures en 1901.

La neige a aussi provoqué des perturbations dans le trafic routier sur les cols alpins. Le San-Bernardino, le col de la Flüela et le Nufenen sont fermés, indique ViaSuisse, qui informe sur l'état des routes suisses. Les cols du Gothard, du Lukmanier et l'Oberalp sont eux aussi recouverts de neige".

Oh purée Yann, on va randonner là-bas? On part demain? (on a plus qu'à se faire porter pâles).

Elles ont tardé à venir, mais voilà les photos en complément pour le compte rendu de cette journée du 27 juillet. Commençons jusqu'à notre première halte, le lac Serein, au bord duquel nous avons déjeuné :

Suite de notre odyssée, nous allons vers le lac (la mare, ce serait plus juste) Crest Ault :

Ensuite, direction le lac Brit. Malgré son nom, il n'y a pas de pub (ni de punks à chien) au bord


Et maintenant, amusons-nous un peu avec les rochers et les reflets dans l'eau du lac :

Le retour se fait d'abord par le même chemin. Pas pour tout le monde, Nicolas ayant préféré s'offrir un petit détour


Le même personnage est prié de vous faire partager une pensée émue pour ma casquette, probablement tombée au col avant le lac Brit (ou plutôt après, puisque c'était au retour) alors que je posais mon sac à dos afin de prendre des photos. C'est en photographiant ce dernier panorama que je me suis aperçu de la perte, et il était bien tard pour remonter tout là-haut chercher mon cher couvre-chef.

Quant au sentier (ça se dit "senda", en romanche : il ne s'agit pas d'un lieu-dit ), il nous a bien cassé les pattes, sans compter que, je puis en attester, les clôtures électrifiées qui le barrent sans vergogne, surtout dans sa partie supérieure, sont vraiment électrifiées !

Ah bon? Moi je n'ai pas eu de souci

Bientôt la suite du reportage: il suffit juste que je trouve le temps.

Et attention, une surprise : certaines photos seront ensoleillées (si si).

Nous ferons un tour dans le Tessin (un peu d'Italien pour Pascale) :


Et il y aura une dédicace pour Jacques!

Soon...

Notre trajet :


C'est dans le Tessin que nous allons passer l'essentiel de cette quatrième journée (note seule incursion dans les Grisons durera très peu de temps).

D'après Wikipedia, le col du Lukmanier (passo di Lucomagno en italien, Cuolm Lucmagn en romanche) culmine à 1 914 mètres d'altitude, c'est un col qui relie Disentis à Biasca. Depuis Disentis il suit le val Medel jusqu'au sommet puis redescend par le val Blenio jusqu'à Biasca. La route, ouverte en 1877, a une longueur de 61 kilomètres et une déclivité de 9 %. C'est le seul col N/S des Alpes Suisses sous les 2000m.

Le départ se fait sous un ciel bien bâché. Ici, la chapelle du col :

Cette chapelle a été construite en 1967. Elle remplace la précédente, dont l'emplacement se situait dans le lac actuel.

La route du col surplombe le lac de barrage, et est entièrement en galerie. Elle a été déplacée dans les années 60, suite à la construction du lac :


Le lac, avec son pylône HT au milieu :


Comme la ligne HT est plus ancienne que le lac de rétention, l'un des pylônes est juché sur un socle de béton de 28 mètres de haut situé au milieu du lac. Cette construction a permis d'éviter de modifier le tracé, ce qui aurait nécessité une nouvelle autorisation et occasionné des coûts importants.

Après avoir longé une partie du lac, nous remontons le Val Termine (en direction du sud-ouest), par un chemin bien peu agréable! Ci-dessous, le lac en arrière plan :


Pour information, nous passons au-dessus du tracé du tunnel de base du St Gottard en construction (dont j'ai parlé précédemment) : ce tunnel passe presque sous le col de Lucomagno.

Nous atteignons le "Passo dell' Uomo" (2218m), et le ciel se dégage (ici vers le Sud) :


Le col passé, nous redescendons en direction du Lago della Segna, en amont du Val Piora. Moot me rejoint alors que je contemple des drapeaux tibétains si chers à Jacques :


On aperçoit au loin les sommets proches du Saint Gottard :


Quel est donc ce lac si éloigné?

Nous poursuivons notre route, en bifurquant sur la gauche, vers le "Passo delle Colombe", alors que le chemin de droite continue dans le Val Piora. Devant nous apparaît le lago della Segna. Le ciel se dégage enfin franchement.


Lac dont nous nous rapprochons, avec le sommet déchiqueté (gypseux?) du Pizzo Colombe sur sa gauche. Le col est situé à gauche du sommet.


Lac que voici, malgré une photo bien sombre.


En dessous de nous, le torrent du Val Piora, qui alimente le Tessin.


Nous nous rapprochons du Pizzo Colombe, et a fortiori du col.


Col delle Colombe que voici, avec son petit lac, le lago dei Campanitt. Ici une vue vers l'est (donc notre future descente).


Notez que les sommets au lointain sont ceux de l'Adula. Le sommet le plus élevé est le Rheinwaldhorn (3402m) : il s'agit du massif où prend naissance le Rhein Postérieur (Hinterrhein).

Une vue plus large. Nous descendrons juste en dessous, là où se trouve l'alpage.


Le lac et un bout du Pizzo Colombe :


Et oui, il y a du soleil... mais cela ne durera pas!


Le massif de l'Adula est dans les nuages.


Nous débutons notre descente alors que le ciel se couvre rapidement par le sud. Le tonnerre ne tarde pas à se faire entendre. Ici une dernière vue sur le Pizzo Colombe. Le début de la descente était bien pentu.


Ici le Scopi (3190m) que nous avions eu bien du mal à apercevoir le matin même. Cette montagne domine le col de Lukmanier. A noter que nous retrouverons l'autre versant de ce sommet le lendemain (d'ailleurs, nous verrons également le Rheinwaldhorn).


Après une longue descente en forêt, pendant laquelle je n'ai pris aucune photo (la pluie menaçant l'expliquant) et au cours de laquelle j'ai raté une libellule magnifique, nous arrivons au bord du torrent de la Brenno.


Cette rivière a la particularité d'être une résurgence de toutes les eaux qui s'enfoncent dans le sous-sol des terrains que nous avons parcourus précédemment. Nous passons d'ailleurs à proximité de la résurgence, située à Alpe Pertusio (sympathiquement proche d'une porcherie). Notez la présence de panneaux très pédagogiques sur l'ensemble du parcours effectué en vallée. Ci-dessous, juste au-dessus de la résurgence: cette sorte de canyon, bordée par un affleurement de gypse qui ressemble à un névé, n'accueille visiblement l'eau que lors de fortes pluies ou fonte des neiges.


Nous revenons alors très rapidement au col de Lukmanier sous une pluie de plus en plus insistante. Il était temps, juste après notre retour à Disentis, ce sont des cordes qu'il tombait, et pendant deux heures environ.

Heureusement, le lendemain nous attendait un temps merveilleux...

Comme promis, un petit complément en images. Pour commencer, la vue en avant depuis le Passo dell'Uomo :

Suite de ce tour, maintenant, nous approchons du Passo del Colombe.


Sur le fond sableux du Lago dei Campanitt, de jolies rides d'oscillation, des ripple marks comme disent les géologues, parce qu'ils pratiquent couramment la langue de Shakespeare :

Il est maintenant temps de descendre, et de boucler la boucle dont nous n'avons fait qu'à peine plus de la moitié.